edito

Alors ça y est ! Te voilà bien installé sur Terre et maintenant en France. Eh bien, sache une chose : tu n'auras pas ma peau sal...saleté !
Cela fait maintenant une semaine que tu nous obliges à rester confinés. Mais tu ne me connais pas ! Je te méprise à un point tel que je respecte à la lettre les consignes données !
J'ai la chance d'aimer la solitude, gros vilain. Mais j'ai des tas de connaissances qui ne sont pas comme moi. Eh bien, tu sais pas ? Nous avons des moyens de communication assez modernes pour que chacun(e) puisse s'exprimer et parler à qui il ou elle veut ! Ça t'en bouche un coin, ça ?
Si j'ai bien compris, tu t'es installé sur notre territoire pour x semaines (en mathématiques, x représente une inconnue). Nous en sommes donc à x-1 de confinement.
covid-19 : je te méprise ! T'as vu : je n'utilise même pas de majuscule pour écrire ton nom ! Et si je pouvais mettre le nombre 19 en minuscules, je le ferais
avec plaisir !
Tu n'auras pas ma peau !

Alors, gros nul, toujours là ? x-2 : lentement, on se rapproche de ta fin !
Il nous faut maintenant des autorisations de sortie. Eh bien, gros balourd, tu ne me fera pas gaspiller de feuilles : j'écris la date au crayon à papier ! Qu'est-ce que tu dis de ça, nullard ?
Non seulement tu ôtes des vies humaines, mais en plus, tu veux mettre la zizanie dans les familles confinées ? Mais mon pauvre ennemi ! L'humain est plus intelligent que toi : il sait se concerter pour établir des plages horaires au sein de son groupe : pour le travail à la maison, la préparation des repas ensemble, les jeux, et aussi se réserver un temps à lui tout seul . Tu n'y connais rien !
Mon stock de savon et moi, on te snobe ! Mes mains sont douces, maintenant. Tes petites pattes griffues glissent, glissent, inexorablement de mes doigts vers la canalisation de l'évier. J'adore ton cri d'effroi à ce moment-là ! Tu sais, comme dans la pub pour déboucher les lavabos ? AHHHHHHahhhhhhh.....gloubs...
1,2,3,4 à droite, 1,2,3,4 à gauche, 1,2,3, quart de tour... m...je sais plus après...Elle est où Hayette ? Ah ! La voilà ! On s'accroche, on s'accroche... Ah oui : pointé gauche, devant gauche, pointé droit, devant droit, petit saut en arrière et on recommence : 1,2,3,4,sal'-té-d'vi-rus,tu-m'em-pêch'-pas, de-ré-vi-ser, mon-ma-di-son ! Tu vois, saloperie, je fais ma gym quand même !
covid-dix neuf (t'as vu, petit minable : que des minuscules !), tu n'auras pas ma peau !
signé : y (y est aussi une inconnue en maths !)

x-3. Ah! Ah! Il s'accroche, le gros balourd ! Qu'il se méfie : y'en a qu'ont essayé de m'avoir, ils ont eu des problèmes !
Bonne nouvelle : je vais enfin réussir à épuiser mon stock de pâtes dont j'avais du mal à voir le bout ! Tiens : ça s'arrose ! Je vais boire un coup ! Une corona ?
T'es au courant que tu n'as aucune prise sur la faune et la flore ? Et, indépendamment de toi, méchant, le printemps est là. Évidemment, les pommes de terre, les salades... arriveront plus tard dans les jardins. Mais quelle saveur cela aura ! Celle de ton trépas, et ce sera une délectation !
Tu veux un scoop ? Il parait que l'eau de Javel, sur les surfaces inertes, est un bon répulsif pour les conaro... les conov... Ah! Voilà : les connarvirus de ton espèce. Alors, un conseil : ne te méfie surtout pas, reste cool... On va faire sauter les bouchons de Javel !
Allez : révision chorale :
ma-ta-re-mo, ma-ta-eh-oh, sors-de-ma-vie, t'es-un-pas-beau, pars-d'i-ci, r'tourn'-chez-toi, rest'-là-bas, t'es-un-ca-ca, t'es-un-ca-ca...
As-tu vu la solidarité qui s'organise parmi les humains ? Mais non, monstre, tu ne peux pas la voir : tu restes la tête dans le guidon et tu fonces, tu fonces...
Beaucoup de mes connaissances ont reconnu l'auteur de ces propos. Mais toi, tu ne le sauras jamais !

x-4. T'es content de toi, horreur ? T'as bien bossé ? Eh bien, moi aussi, je bosse !
Gym. En haut, en bas, en haut, en bas, en haut, en bas. Bon, maintenant, l'autre paupière : en haut, en bas, en haut... Ah, ça y est : on peut aller boire un coup : ça me fatigue ! Elle est où ma biè... bouteille ?
Toute ma vie de travail, j'ai usé de patience pour atteindre mon but... et j'ai toujours gagné ! Alors toi, avec tes x semaines de présence prévue : c'est du pipi de chat !
T'as vu ta tronche ? Les scientifiques te représentent sous la forme d'une sphère hérissée de têtes de clous. J'ai hâte de voir la tienne quand ils auront trouvé les marteaux adéquats !
Tu me hérisses les cheveux. Conséquences :
- Ma mise en plis crie au désastre.
- Après avoir fait la queue dans les magasins, il va falloir faire la queue au téléphone pour prendre rendez-vous chez la coiffeuse !
J'ai entendu le coucou la semaine dernière. Tu sais ce qu'on dit, vilain ? Quand on entend le coucou la première fois de l'année et si on a de l'argent sur soi : on sera riche pour toute l'année à venir ! Eh bien figure toi, horreur de ma vie, que je n'avais rien sur moi, pas un radis, que dalle ! Mais sache que je suis riche quand même ! Riche de ma santé, riche de ma famille, riche de mes amis... : je suis multimilliardaire, pauvre pomme !

x-5. Alors, tu t'incrustes toujours ? Tu connais l'acharnement virucide ? Compte sur nous pour te l'appliquer à fond !
Nos dirigeants incitent les entreprises à user du chômage partiel. Tu n'auras pas cette chance : tu seras viré direct
J'ai fabriqué une figurine à ton effigie. Il ne me reste plus qu'à y planter des aiguilles...
J'ai fait un rêve prémonitoire te concernant. Je jouais au jokari...Comment ça, tu sais pas ce que c'est ? T'as pas été à l'école quand t'étais petit ? Ah ! Déjà t'étais nul... tout s'explique ! Alors c'est quoi le jokari ? C'est un jeu composé d'une pièce bois que l'on pose au sol. Il y est attaché un long élastique au bout duquel est reliée une balle. Avec une raquette, on tape dans la balle...elle revient...on retape... elle revient...J'ai donc tapé dans la balle (qui te ressemblait beaucoup)...et tu n'es jamais revenu !
Si je savais dessiner, je ferais un gros nuage de poussière. C'est tout ! Tout en sachant que ce nuage résulte de ta fuite à toute berzingue !
Notre président a dit que les jours heureux reviendront. Grâce à toi, ils auront la saveur d'un mets de choix !
Tu sais, je suis d'un âge plus avancé que le tien. Mais une chose me réjouit : tu crèveras avant moi. connarvirus !
Je vous transmets un lien proposé par Etienne, célèbre ténor de la Pas'chorale , de la bonne humeur , du chant, de la danse, des instruments.. du soleil pour cette journée qui s'annonce encore printanière...

- Les masques. On va les mettre dans les règles de l'art : du haut du nez (les porteurs de lunettes trouveront la position adéquate pour éviter la buée : contrairement à ce que tu pourrais penser, ce ne sont pas des imbéciles !) jusqu'en dessous du menton. Ainsi, tu ne t'insinueras pas dans les narines, profiteur !

- Les mains. Même chez soi, on va continuer à se laver les mains plusieurs fois par jour. Je ne fais aucune confiance ni à toi, ni à tes acolytes responsables de grippes et de gastroentérites ! Je vous mets tous dans le même panier. Et comme vous êtes toujours à l'affût entre les doigts et, chose incroyable, sur le dessus des pouces (mais si, crois-en mon expérience), on insistera sur ces endroits-là. Ou va se nicher le vice ? Qui l'eût cru ?

Tu te souviens de ma lettre 3 ? Tu fonçais la tête dans le guidon pour accomplir ton œuvre. Tu es aveuglé par ta méchanceté. Continue, tu es sur la bonne voie : la voie PAFF ! dans le mur ! À ce moment là, escrabouillé tu seras, covid ! En morceaux, façon puzzle ! Et là, c'est avec joie que je te dirai : au plaisir de ne jamais te revoir !
Un conseil, cependant : ne t'avise pas de revenir ! Parce que figure-toi que ce jour-là, nous serons mieux armés pour te combattre ! On a déjà le bouclier (les masques), l'épée (le savon), et nos scientifiques s'activent à fabriquer une arme qui aura ta peau de l'intérieur et te fera exploser ! On appelle ça...euh...tu sais... comme dans les ordinateurs ?...Ah ! oui : un virus !!!
Le confinement, ça marche ! T'en as un mal de chien, maintenant, à te mettre des humains sous la dent ! Et encore, le confinement est le défenseur de première ligne ! En 2ème ligne, nous avons les mesures barrières. Et je te dis pas la 3ème ligne : l'apothéose à venir : le vaccin !
De nos cinq sens, un seul sera affecté à longue échéance, celui de la sociabilité : le toucher. Il faudra limiter les effusions, les chahuts... Et crois-moi, ça, ça va nous manquer, abruti !

Il m'est venu à l'idée de fabriquer une pinata (normalement, il y a un tilde sur le "n", mais je ne l'ai pas trouvé sur mon ordinateur !) à ton effigie. Rien que pour faire un peu de gym... Je vais perdre au moins cinq kilos !

x-8. Je me réjouis de ton départ prochain, même si tu traînes encore des pieds !
Ton installation sur Terre a fait beaucoup de dégâts, que ce soit au niveau humain qu'économique.
Nous devrons donc en tirer des leçons. Je fais partie des plus humbles et je mets l'humain au premier plan. Nous allons donc nous serrer les coudes pour éviter ton retour et appliquer les mesures barrières un certain temps (comme disait Fernand Raynaud). Comme au foot, nous allons faire un mur pour t'empêcher de revenir. On appellera cela un vaccin.
Toute cette entraide montre qu'il ne faut pas désespérer de l'humanité. Nous allons donc continuer à nous aider les uns les autres chacun à sa façon.
- Encourager les petits producteurs locaux : sans nos paysans, pas de bonne nourriture !
- Apprécier à leur juste valeur les métiers de proximité qui œuvrent dans l'ombre pour le bien-être de tous (caissières, éboueurs, les nombreux métiers liés au soin : il n'y a pas seulement les médecins, les infirmières, les aides-soignantes, il y a aussi tous ces métiers inconnus du grand public comme la femme de ménage, l'ouvrier qui vient déboucher un lavabo, le magasinier qui réceptionne et distribue l'approvisionnement nécessaire au bon fonctionnement de l'établissement... Toutes ces gouttes d'huile qui font, dans tous les métiers, que les engrenages fonctionnent bien.

Une petite histoire...
Un incendie se déclare dans une végétation très sèche. Un colibri se démène comme un fou : il va d'une mare où il prend de l'eau dans son bec, volète jusqu'au lieu de l'incendie, déverse l'eau sur le feu, retourne à la mare... il fait des allers-retours sans arrêt. On pourrait croire qu'il œuvre inutilement, vu sa petitesse. Mais quand on lui dit : mais tu n'y arriveras jamais tout seul, il répond : je fais ma part !
... à méditer.